Alors que la rumeur d'un dépôt de loi spéciale pour mettre fin au conflit étudiant s'accentue à Québec, la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne dit avoir constaté un durcissement de la position des étudiants lors de sa réunion avec les principaux leaders du mouvement, mardi. La ministre Courchesne affirme que lorsqu'elle aura transmis ses impressions aux ministres, « le gouvernement jugera des décisions qu'il doit prendre ». À la suite de ses déclarations dans les couloirs de l'Assemblée nationale, la ministre Courchesne est aussi revenue sur le sujet à la période des questions. Mme Courchesne a expliqué qu'elle avait tenu deux rencontres mardi. Elle a affirmé que la première, avec les recteurs et des représentants des cégeps, avait permis de travailler pour tenter de sauver les sessions des étudiants « en mode solution ». Sur la 2e rencontre, la ministre a relaté qu'elle s'était en effet, comme l'avaient déclaré les représentants étudiants la veille, déroulée sur un ton « cordial et correct ». Elle a aussi confirmé qu'elle et les étudiants avaient convenu de garder un lien de communication. Elle a réaffirmé qu'elle jugeait que la position des étudiants s'était considérablement raffermie depuis le moment où ils ont signé une entente de sortie de crise. Vers une loi spéciale? Bien que la question n'ait pas été évoquée lors de la réunion de mardi soir avec les étudiants, des analystes croient que le gouvernement Charest étudie la possibilité de déposer un projet de loi spéciale pour mettre fin au conflit étudiant. « Il semble que l'on se dirige vers une loi spéciale qui pourrait augmenter des amendes, redéfinir un périmètre de protection, favoriser le libre accès aux cours : cela semble être la ligne qui est en train de se développer », a estimé Pierre Duschesne, courriériste parlementaire à l'Assemblée nationale. Le député libéral de Verdun et leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-François Gautrin, a affirmé mercredi matin dans les couloirs de l'Assemblée nationale que la question d'une loi spéciale sera soulevée lors du caucus libéral. Pour Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, l'adoption d'une loi spéciale serait inacceptable. « Ce serait antidémocratique, ce serait ignoble de la part du gouvernement que de forcer un retour en classe par une loi spéciale », a-t-il dit. La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a de son côté estimé que le gouvernement devait plutôt négocier avec les étudiants. « Je suis par ailleurs farouchement contre la ligne dure, on voit ce que cela donne actuellement », a dit Mme Marois. Mardi, le premier ministre Jean Charest a déclaré lors de la période des questions que chaque citoyen du Québec avait le droit d'accéder à sa salle de cours. Lundi, lors de la démission de Line Beauchamp, M. Charest a aussi affirmé que tous les moyens seraient pris pour assurer le « respect de nos lois ». Un discours également tenu par des ténors du gouvernement. Sur le terrain, de nouveaux établissements scolaires tentent d'ouvrir leurs portes, mercredi, afin de faire respecter des injonctions. C'est le cas des cégeps Marie-Victorin, Bois-de-Boulogne et André-Laurendeau. BILLETS DE BLOG
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